Matam, un foyer de crise alimentaire
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La pauvreté et la famine menacent fort la region de Matam. L’insécurité s’y plane avec une bonne frange de la population qui n’arrive à vivre décemment. 549 000 personnes à Matam sont frappées d’insécurité alimentaire. Le plan du président Macky Sall sur l’autosuffisance alimentaire semble être ignoré sur certaines zones au Sénégal.
Cette année, le travail de terrain a montré qu’il y a des problèmes de vulnérabilité alimentaire à Matam. Ce constat a été confirmé lors du CH national. Les départements de Matam et de Ranérou se trouvent en phase de crise à l’heure où on parle. Dans ces deux départements, au moins 20% de la population a des difficultés à satisfaire ses besoins alimentaires de base. Aujourd’hui, sur la carte du Sénégal, Matam est classé en zone orange, c’est-à-dire en crise, de même que Ranérou. En termes de populations en crise dans le département de Matam, c’est plus de 80 000 personnes. En effet, la sécurité alimentaire est analysée à l’aune de trois piliers principaux. Il y a d’abord la disponibilité des produits agro-alimentaires. Qui parle de disponibilité, parle de production nationale, mais également des importations. Ensuite, il y a l’accessibilité des produits agro-alimentaires qui sont disponibles. S’il y a une région où il y a une surproduction alors que dans une autre, pour des raisons quelconques, on n’a pas une bonne production, encore faut-il que cette région qui a une production déficitaire ait accès à cette production nationale. La question de l’accessibilité est importante. Est-ce qu’on a des routes ? Est-ce que les gens peuvent y aller ? etc. Enfin, le troisième pilier malheureusement, n’est pas souvent considéré avec la force qu’il aurait fallu. C’est l’utilisation de ces produits qui sont disponibles et accessibles. Que fait-on de ce qui est disponible ? Quelles sont nos habitudes alimentaires ? Comment on s’alimente chez nous ?
Les experts ont été mis à contribution et ce rapport est disponible. Si on ne fait pas attention, on est en train de fabriquer les malades de la mauvaise alimentation. C’est-à-dire si on ne prend pas garde, dans 25 ans, le Sénégal va se retrouver à dépenser beaucoup d’argent pour des malades de la mauvaise alimentation. Ce sera un coup dur pour notre économie et notre développement parce que ce sont deux fardeaux : l’économie qui en prend un coup et des forces vives de la nation qui sont affectées.
Selon le Secrétaire exécutif du conseil national à la sécurité alimentaire (Secnsa) « si on ne fait rien, ce sont 800 000 personnes qui risquent de tomber en crise sur l’ensemble des 46 départements. On ne va pas attendre que cela arrive. C’est pourquoi on va agir dès maintenant pour que ces chiffres ne soient pas confirmés. »