Banque mondiale : Le Sénégal endetté jusqu’au cou
Partager l'article
- La banque mondiale a publié le rapport de 2021 sur la situation économique du Sénégal ce mercredi, par la banque mondiale renseigne que le taux de croissance est estimé à 4,8% en 2022.
Le Sénégal est au centre d’une dette très sérieuse. Il a été dit dans le document que la croissance devrait être fortement stimulée par le début de la production d’hydrocarbures pour atteindre, en moyenne, 9,2% sur la période 2023-2024. Cependant, la croissance du PIB a significativement accéléré en 2021. Elle est estimée à 6,1% (3,3% pour le PIB par habitant), tirée par la reprise de la consommation privée et de l’investissement. En conséquence de la hausse de la demande, l’inflation a atteint 2,2% en 2021, alors que les prix moyens de la composante alimentaire ont légèrement reculé. Cette baisse s’explique, d’après les économistes, par la bonne production agricole 2020-2021 qui a permis d’alimenter les marchés locaux et de limiter la hausse des prix au premier semestre de 2021. Toutefois, ajoutent-ils, à partir de juillet 2021, les pressions inflationnistes se sont intensifiées, notamment dans le domaine des produits alimentaires et de l’énergie.
Le même document de la banque mondiale renseigne qu’à la suite du choc de la Covid-19 sur la croissance, on estime l’incidence de la pauvreté à 34% en 2020-2021 réduisant les progrès réalisés depuis 2011, notamment dans les zones urbaines où se concentrent les activités de service. Cependant, l’écart de pauvreté s’est davantage détérioré dans les zones rurales, ce qui suggère que parmi les personnes touchées, ce sont les pauvres des zones rurales qui ont le plus souffert. Le déficit budgétaire est resté élevé pour une 2ème année consécutive en 2021.
Pire, selon le rapport de la Banque mondiale, les plans de réponse à la crise de la Covid-19 ont aggravé les déséquilibres budgétaires préexistants. Après un déficit à 6,4% du PIB pendant la première année de l’épidémie, il est resté quasiment inchangé en 2021, à 6,3% du PIB. Les principaux facteurs ont été les plans de riposte liés à la pandémie de Covid-19 comprenant des subventions, combinés aux restrictions nationales et mondiales qui ont impacté l’activité économique et les recettes de l’État.
La dette publique s’élève à 73 % du PIB
L’endettement public s’est significativement accru depuis 2019, selon la Banque mondiale. En effet, les dépenses combinées aux plans de riposte dans un contexte de faible pression fiscale ont pesé sur la dette, qui s’élève à 73,2% du PIB en 2021, augmentant de près de 10 points de pourcentage du PIB depuis 2019. En 2021, le déficit du compte courant s’est creusé, passant à 13,3% du PIB contre 10,9% du PIB en 2020. Cette détérioration s’explique par une hausse du déficit commercial. Malgré une augmentation des exportations soutenue par l’or, l’acide phosphorique et les activités de ré-exportations, notamment, de produits pétroliers, les importations ont augmenté plus rapidement.