Crise scolaire au Sénégal : Macky Sall accepte de négocier
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Année académique 2021-2022
Depuis quelques mois, l’éducation au Sénégal traverse une crise scolaire éprouvante pour les apprenants et enseignants. De grèves incessantes ne cessent de se soulever principalement pilotées par les syndicats du moyen-secondaire les plus représentatifs. De partout, les élèves désertent les classes et manifestent parfois violemment pour exiger du gouvernement le règlement définitif de la situation. Une exigence que n’a pas pu satisfaire la dernière rencontre entre l’Etat et la partie syndicale
Macky Sall semble évoluer dans sa position au vu de la détermination des enseignants à aller jusqu’au bout. En conseil des ministres, ce mercredi 9 février 2022, Macky Sall demande à son gouvernement « l’accentuation des efforts de l’Etat afin d’assurer le déroulement normal de l’année scolaire, en relation avec les syndicats d’enseignants, en vue d’une finalisation, dans les meilleurs délais, du processus de concertation visant la prise en charge, dans le consensus, des points d’accords selon les modalités pratiques et un agenda d’application précis ». Autrement dit, Macky Sall demande, en plus d’un dialogue, une prise en charge des accords avec des modalités et un agenda. Un discours différent de celui qu’il a tenu une semaine plus tôt. En effet, en conseil des ministres du mercredi 2 février, Macky Sall demandait au gouvernement, aux enseignants, parents et autres d’assurer chacun ses responsabilités respectives. Mais il demandait surtout à son gouvernement de faire du bruit sur les acquis à la place du respect des accords. C’est ainsi que le chef de l’Etat Macky Sall invitait son équipe « à communiquer au public, à travers un Mémorandum exhaustif, sur les acquis, réalisations et avancées sociales notables, accomplis ces dix (10) dernières années en matière d’éducation et de formation, notamment en ce qui concerne la revalorisation de la fonction enseignante ».
Une année scolaire qui s’annonce déjà désastreuse…
Les apprenants actuellement paniquent déjà du sort destiné à leur année scolaire. Dans les établissements publics, le 1/3 des contenus à enseigner ne le sont même pas encore alors que l’on a déjà fait la moitié de l’année scolaire.
Et pour ne rien régler, le boycott des évaluations a abouti à la non organisation des compositions du 1er semestre. D’ailleurs, beaucoup d’élèves peinent à entrer en possession de leurs notes des devoirs afin de jauger leur niveau, si tant est qu’ils en ont fait. Voilà autant de raisons qui poussent à croire que si, au sortir de la rencontre de ce samedi les positions ne sont pas arrondies, une année blanche ne sera vraiment pas à exclure.
Les parents s’insurgent…
Le président de l’Union des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (UNAPEES), Abdoulaye Fané, a exigé « la reprise immédiate des enseignements et apprentissages » dans « le respect strict du droit des enfants à une éducation de qualité ».
« Nous, parents d’élèves, exigeons la reprise immédiate des enseignements-apprentissages dans le respect strict du droit de nos enfants à une éducation de qualité », a-t-il déclaré.
Aboulaye Fané s’exprimait, samedi, lors d’un rassemblement de la coordination de l’UNAPEES de la région de Dakar à la Place de la Nation ex Place de l’Obélix.
« L’UNAPEES et les organisations qui lui sont affiliées manifestent leur profonde amertume, leur inquiétude et leur regret de voir la situation du système éducatif se détériorer de jour en jour », a-t-il fait savoir.
Il a énuméré « les menaces graves d’une année blanche qui pèsent sur l’année scolaire 2021-22 et les conséquences que de telles éventualités peuvent avoir sur l’avenir de nos enfants, sur la crédibilité de l’école sénégalaise et sur l’économie du pays ».
Face à une telle situation, Il a appelé « le gouvernement et les enseignants à engager un dialogue franc, responsable et constructif en vue d’un accord qui apaisera durablement l’espace scolaire ».
Dans cette dynamique, il a également invité « les enseignants à un sursaut de dépassement en faisant preuve de patriotisme, d’un sens élève du devoir comme du reste ils l’ont toujours fait ».
« Nous demandons aux élèves de mettre fin à leur grève car ils demeurent les principaux perdants de ce déficit de temps d’apprentissage», a-t-il ajouté.
«Nous engageons tous les parents à assumer pleinement leurs responsabilités pour le suivi des cours par leurs enfants et demandons aux parties en conflit de nous admettre désormais aux réunions sectorielles » , a dit M. Abdoulaye Fané.