La « police instrumentalisée » : vague d’indignations autour de la mort de François Mancabou
Partager l'article
Dans les réseaux sociaux, les plaintes et les frustrations fusent devant la mort horrible de François Mancabou présentant toujours des ombres de doute sur la cause du décès. Il avait été accusé d’appartenir à un groupuscule dénommé “Force spéciale.” Hier, la sortie du procureur de la République, Amadou Diouf, évoquant la mort du détenu François Mancabou a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Selon le magistrat du parquet, une autopsie a été ordonnée par le ministère public. Mais d’ores et déjà, a-t-il annoncé, lors de son face à face avec les journalistes, le défunt se serait infligé des blessures, ce qui explique qu’il n’a pas été déféré comme ses camarades. « Contrairement aux autres inculpés qui ont gardé le calme, le susnommé a violemment cogné le mur et les grilles de la cellule de détention. Les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront déposées dans le cadre de l’enquête qui sera conduite. Informé du décès de Francois Mancabou, des instructions ont été données à la DIC pour déterminer les causes et circonstances exactes du décès », a-t-il indiqué. Dans les réseaux. Le FRAPP a sorti un communiqué pour dénoncer les nombreuses dérives qui se passent actuellement chez l’institution policière
« Le FRAPP comme tout le peuple sénégalais a beaucoup de respect et d’admiration pour nos vaillants policiers. Des policiers, pour la plupart dignes, qui ont forgé l’image et le respect que l’on porte tous à l’institution qu’ils incarnent.
Une marque de respect tellement grande que l’on emploie le mot « bavure » pour qualifier tout acte indigne commis par un agent de la police.
Aujourd’hui les sénégalais vont encore inscrire dans le registre des bavures la mort du compatriote François Mancabou. Non, il ne s’agit pas d’une bavure. Il s’agit là de tortures et d’assassinat politiques perpétrés par de vils individus qui souillent l’institution policière.
Le 23 Mars dernier, 14 de nos camarades ont été livrés par la commissaire du Plateau à une vingtaine d’individus encagoulés qui les ont torturés cruellement dans une petite fourgonnette sombre, et largués à divers endroits entre Thiès et Dakar, la nuit entre 00 heure et 01 heure sans argent ni téléphone. Ces camarades ont juste eu plus de chance que notre compatriote François Mancabou.
Le FRAPP dénonce l’existence d’une police politique au sein de notre police républicaine. Cette police politique héritée de la colonisation, qui n’est pas sans rappeler les tontons macoutes, est constituée d’intrus au sein de la police républicaine et au service du régime de Macky Sall. Pour protéger les intérêts d’une caste, elle dispose d’un statut au-dessus de toute juridiction qui lui donne le droit de tuer, de torturer……et est prioritairement équipée dans les achats d’armes et d’équipements.
Le FRAPP exige la dissolution de cette police politique, qui est une honte dans notre police nationale.
Le FRAPP appelle les policiers à ne pas exécuter les ordres manifestement illégaux et illégitimes »