Migrants africains massacrés aux frontières à Melilla : l’UA intervient
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Près de deux mille migrants, pour la plupart originaires du Soudan, ont tenté de franchir la clôture militaire de la frontière, vendredi dernier, alors qu’ils en étaient dissuadés par les autorités marocaines et espagnoles. Les premiers rapports indiquaient que 5 personnes avaient été tuées, mais Rabat a confirmé plus tard que le nombre était passé à 23, et des dizaines d’entre eux et des membres du personnel de sécurité avaient été blessés, selon ce que le site Internet (gouvernemental) marocain Channel One a rapporté, citant les autorités du royaume.
Macky Sall, président du l’Union Africaine (UA), se dit choqué par «la mort tragique de plusieurs migrants africains à Melilla», ces pertes en vies humaines restent une tragédie de plus. Pour sa part, le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mohammad, a lui aussi appelé à une enquête immédiate dénonçant, «le traitement violent et dégradant de migrants africains».
Morts en mer, dans le désert du Sahara ou à la traversée d’une frontière européenne, les jeunes ressortissants de pays d’Afrique au Sud du Sahara, continuent de payer cher leur souhait de rejoindre «l’Eldorado» européen. Les Etats et leurs partenaires ne sont pas parvenus à mettre en place une politique dissuasive, surtout que les politiques migratoires déroulées par les Etats de départ et pourvoyeurs de ces migrants sont «conçues» et financées par cette Europe qui continue de se barricader, en renforçant les pays de transit.
D’où la récurrence de ce genre d’événements tragiques qui ont sidéré plus d’un, des années après le drame de l’esclavage de migrants en Libye, qui avait suscité un tollé suite au reportage d’une chaine américaine. Le souvenir est encore récent. En décembre 2021 la chaine américaine CNN documentait le trafic de migrants en Libye. Les candidats malheureux à l’immigration vendus à 340 euros.
L’indignation fut grande après la diffusion de ces images mais, elle n’a pas suffi. Traite des personnes, sévices corporels sont un quotidien en Libye.
En plus de ces milliers de jeunes garçons et mêmes des femmes ensevelis dans les sables du désert du Sahara, l’océan atlantique et la mer de Méditerranée constituent des mouroirs et cimetières pour ces candidats à l’émigration. A titre d’exemple, à Kafountine en Casamance, une pirogue en partance pour l’Europe a chaviré dans la nuit du dimanche 26 juin. Il avait à son bord 140 passagers. Un corps sans vie non identifié a été repêché, et 82 personnes retrouvées. Parmi eux, 5 ont été brûlés grièvement. Ils sont originaires de diverses nationalités.
L’immigration irrégulière ne manque pas en tout temps d’étaler ses malheurs. Le parcours des migrants irréguliers n’est fait que de drames. En fréquence, des organisations humanitaires rapportent des morts ou de situation d’extrême détresse dans les pays traversés. Les Etats de l’Afrique de l’Ouest, zone de départ très importante, souvent leurs politiques migratoires ne permettent pas d’adresser le besoin de ces jeunes qui veulent rejoindre l’Europe, au prix de leur vie. L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) avait invité les Etats à prendre des mesures. Au premier semestre de l’année 2021, elle avait décompté au moins 1146 morts en mer.