Qatar, pays musulman, fléchit la « charia » pour les beaux yeux de la « coupe du monde »
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- La coupe du monde s’annonce pour bientôt ; elle débutera le 20 novembre au Qatar et se terminera le 18 décembre à Doha.
Le pays islamique de Qatar a choisi de faire les choses différemment pour sa Coupe du monde et atténue le durcissement de la charia.
A l’image de ce fan de l’équipe de France, de nombreux supporters ont exprimé leur inquiétude à l’idée de ne pas pouvoir boire d’alcool pendant la Coupe du monde au Qatar afin de respecter la loi islamique en vigueur dans le pays. Afin de s’en tirer avec ce dossier bouillant, les autorités ont donc montré une certaine souplesse. C’est une certitude, les fans pourront consommer de l’alcool dans le pays mais pas n’importe où et certainement pas dans les rues de Doha. L’alcool sera disponible dans les bars et restaurants des hôtels ainsi que dans les fan zones mises en place dans le pays “afin de respecter la culture et les traditions qataris”. En 2019, lors de la Coupe du monde des clubs à Doha avec près de 45.000 supporters, les boissons alcoolisées étaient disponibles aux prix moyen 6,20 € pour un verre dans les fan zones. Le Comité Suprême travaille encore avec la FIFA et toutes les parties prenantes à des solutions qui assureront un approvisionnement pour tous. Certains éléments restent en attente de confirmation dans les prochaines semaines.
TENUE “DECENTE” EXIGEE MAIS PAS DE VOILE IMPOSE
Les autorités qatariennes devraient se montrer plus conciliantes avec les supporters pendant le Mondial qu’avec ses habitants le reste de l’année. Mais si la loi en vigueur dans le pays n’impose pas un code vestimentaire stricte, il existe des “directives” gouvernementales liées à la “décence commune”. Des normes qui risquent donc fort d’être mises à mal par l’arrivée massive de fans internationaux et habitués à s’habiller comme bon leur semble. En clair, sauf mauvaise surprise ou excès de zèle, oui il sera possible de porter un débardeur moulant ou des crop tops si l’on se rend au Qatar. De la même manière, et contrairement à un cliché qui perdure sur les états où règnent la loi islamique, le port du voile n’est obligatoire pour les femmes au Qatar. Pour ceux qui en doutaient, les récents barrages intercontinentaux Pérou-Australie et Costa Rica-Nouvelle Zélande l’ont bien rappelé.
LES RELATIONS SEXUELLES NE SERONT PAS SURVEILLEES
Parmi les autres motifs d’inquiétude pour les supporters, celle sur les relations sexuelles hors-mariage ont déclenché une vive polémique ces derniers mois. Mais rapidement, les organisateurs ont lancé des contrefeux pour apaiser les choses. Certes, dans la loi du Qatar, il est inscrit que deux personnes non-mariées n’ont pas le droit de coucher ensemble et risquent alors 7 ans de prison. Mais la réalité est très différente. Les autorités répètent en boucle cette phrase: “En novembre, venez comme vous êtes”. Interrogés à ce sujet par RMC Sport courant 2022, la plupart des habitants de la capitale ont la même réaction: ils dégainent leur téléphone portable pour montrer les applications de rencontre. Une preuve, selon eux, de l’ouverture du pays et du changement progressif des mentalités. “On ne va pas venir ouvrir votre chambre et lever la couette”, confie un réceptionniste d’un hôtel de Doha. De son côté, la FIFA assure que le Qatar “respectera la vie privée” des supporters. Le pays, qui veut surfer sur la vague Coupe du Monde pour devenir une destination touristique au Moyen-Orient, sait que l’erreur lui est interdite lors de ce Mondial 2022.
LES SUPPORTERS LGBTQ+ BIENVENUS, PAS LEURS REVENDICATIONS
A l’image de l’Australien Josh Cavallo, devenu un symbole de la cause LGBTQ+ dans le sport après son coming-out, certains homosexuels ont partagé leur inquiétude à l’idée de se rendre au Qatar. Si l’homosexualité constitue un délit passible de peines de prison. Mais là encore, le pays du Golfe pourrait profiter de la Coupe du monde pour faire preuve d’une plus grande tolérance. Nasser al-Khater, le directeur de Qatar 2022, a même affirmé que le petit émirat “s’est engagé à ce que le tournoi soit ouvert à tout le monde, quels que soient sa religion, sa race, son genre et son orientation sexuelle”. Interrogé par l’agence Associated Press début avril, le responsable de la sécurité de Qatar 2022, le général Abdullah alAnsari, avait évoqué la promotion d’orientations sexuelles et d’identités de genre non-normatives pendant le Mondial. “Si un supporter brandit un drapeau arc-en-ciel dans un stade et qu’on le lui enlève, ce ne sera pas parce qu’on veut l’offenser, mais le protéger, a-t-il dit. Si on ne le fait pas, un autre spectateur pourrait l’agresser. Si vous souhaitez manifester votre point de vue concernant la cause LGBT, faites-le dans une société où cela sera accepté […] mais ne venez pas insulter toute une société avec ça.”